La Lanterne

Crédits : Claude Mettavant

Pour parachever le château-fort dont les premières traces remontent au Xe siècle, le baron de Rochecorbon Hardouin IX de Maillé fit bâtir vers 1472 cette tourelle quadrangulaire qui signalait aux mariniers de la Loire le péage seigneurial : les nombreux bateaux sillonnant le fleuve devaient s’arrêter à son pied et attendre le péagiste pour payer les droits selon les produits transportés.

De ce château-fort abandonné dès le XVIe siècle et pillé après la Révolution française, il ne reste plus que quelques pans de murs, des souterrains dont l’un est visible sur la face du coteau et cette tourelle. Elle est si marquante qu’elle fut inscrite dès 1840 sur la toute première liste des Monuments historiques établie par Prosper Mérimée. Elle est aujourd’hui le monument symbole de la commune.

Cette mystérieuse et intrigante tourelle inspira de nombreuses légendes : un phare éclairant la Loire, une tour de signaux communiquant avec la Pile de Cinq-Mars ou le château d’Amboise, un lieu de supplice des protestants…

« Lanterne » est un terme d’architecture désignant la tourelle placée au sommet d’un bâtiment, d’un dôme.

 

Les peintres et écrivains inspirés par La Lanterne de Rochecorbon

Impressionnante par sa position au bord de la falaise, elle est admirée des peintres comme Pierre-Henri de Valenciennes (1775), Antoine Rougeot (1785), William Turner (1826), Jacques Brascassat (1838)… et des écrivains.

Honoré de Balzac  à qui l’on pardonnera d’avoir souvent transformé de nom de Rochecorbon en La Roche Corbon! a placé la Lanterne et son château dans trois de ses romans :

- Sténie (1820) : « la tour pointue de la Roche Corbon se dessine comme un fantôme sur le paysage charmant que présente les alentours de Vouvray »

- L’excommunié (1824) : « cette tour antique, cette lanterne de Roche-Corbon, qui, semblable à un fantôme, apparaît au voyageur sur les coteaux de Touraine, et dresse au-dessus des collines sa tête noircie par le temps. » ou « À trois milles environ de la ville de Tours, sur la levée d’Orléans, on remarque un énorme rocher creusé de telle façon, qu’il offre une vague ressemblance avec le croissant de la lune ; sur le sommet de l’arc, à la partie la plus éloignée du centre, se dresse une tour sombre et haute, supportée par un fragment de muraille dont les fondations, presque à jour, dépassent encore de plus d’un pied le rocher sur lequel elles sont assises. Cette tour, nommée la Lanterne-de-Roche-Corbon, est le dernier vestige de l’un des plus anciens et des plus forts châteaux de la Touraine. »

- Le Péché véniel (1832) : « ung chastel deschicqueté sur toutes les coutures et tailladé comme ung pourpoinct hespaignol, assis sur ung costeau d’où il se miroyt en Loire ».

 

À noter que c’est un domaine privé qui n'est pas accessible au public.

Se renseigner lors des Journées européennes du Patrimoine (septembre), la Lanterne faisant régulièrement une étape de la Marche du Patrimoine organisée par la Mairie.