Biodiversité

Se développer durablement c’est respecter la biodiversité et ses équilibres. La biodiversité locale, sur un biotope1 donné, dépend de l’environnement de celui-ci. En clair, ce n’est pas le lion qui fait la savane, mais c’est parce que la savane existe que le lion a pu y apparaitre et s’y maintenir. La preuve, c’est qu’il y a des lions au zoo de Beauval, ce n’est pas pour autant que la savane s’y est développée. C’est le milieu qui sélectionne le vivant qui a les qualités pour s’y développer. Un seul être vivant échappe à cette règle : l’homme.

On entend souvent parler de biodiversité sans réellement savoir ce dont on parle, d’où la nécessité de la définir.

1 Un biotope est une zone avec des conditions environnementales uniformes offrant un espace de vie pour un ensemble végétal, faunistique et microbien.

 

Définition de la Biodiversité

La biodiversité représente tous les éléments constitutifs du vivant. Cette biodiversité joue un rôle déterminant dans la stabilité écosystèmes. Au plus la biodiversité est élevée, au plus les écosystèmes sont stables.

 

Pour comprendre la stabilité de différents écosystèmes il suffit de regarder deux écosystèmes différents :

    

      Un champ cultivé de colza                            Une prairie fleurie

 

Tous les plants de Colza sont en compétition les uns avec les autres car ils se nourrissent de la même façon, ils ont la même diète. Ils laissent ainsi dans le sol de nombreux aliments (nutriments) qui permettent aux plantes indésirables (adventices) de se développer sans concurrence avec le Colza. Ce système de monoculture est très instable car facilement contaminable par d’autres espèces végétales non désirées par le cultivateur. Dans ce cas, des traitements phytosanitaires sont indispensables au maintien de l’espèce dominante : le Colza.

Dans le cas de la prairie fleurie, la diversité existante garantit la stabilité. Ce modèle n’est pas contaminable par d’autres plantes : il est déjà « contaminé ». La biodiversité élevée garantit sa stabilité et de plus ne déséquilibre pas la diversité de la composition des sols ainsi que des bactéries vivants dans la rhizosphère (racines).

 

Au-delà des plantes, le monde du vivant est composé de bactéries, levures, champignons et des animaux. Que sait-on de la biodiversité mondiale ?

Assez curieusement, beaucoup d’organismes vivants demeurent inconnus, notamment pour des biotopes difficiles d’accès et à reproduire en laboratoire comme le fond des océans où la pression est extrêmement élevée.

La Biodiversité Mondiale

Le vivant est classé par règne, embranchement, classe, ordre, famille, genre et espèce.

Le genre et l’espèce sont utilisés classiquement pour décrire l’organisme vivant dont on parle.

Exemple : Rosmarinus officinalis pour le romarin ou Homo sapiens pour l’homme. Chaque être humain est unique et donc différent et pourtant nous appartenons tous au Genre Homo et à l’espèce sapiens, nous sommes au cœur de la biodiversité.

 

Estimation du nombre d'espèces de quelques groupes taxonomiques (d’après WCMC, 1992).

Groupe

Espèces décrites

Espèces possibles

Bactéries

12 000

15 000 000

Insectes

950 000

1 000 000

Champignons

70 000

10 000 000

Végétaux

280 000

300 000

Microalgues

25 000

10 000 000

 

Hormis pour les plantes, on a finalement décrit assez peu les autres organismes vivants. Il faut également être réalistes, ce n’est pas parce qu’on a identifié une espèce qu’on la connaît. Pour l’exemple, seuls 8% des espèces végétales décrites ont fait l’objet de publications scientifiques. Cela signifie que nous ne savons rien sur 92% des plantes que nous croyons connaître.

La Biodiversité Végétale Française

Environ 4900 espèces végétales ont été répertoriées en France métropolitaine dont près de 1500 sur les bords de Loire montrant ainsi son immense biodiversité illustrée dans le tableau suivant :

Pays

Nombre d’espèces

Espèces endémiques

Chine

48.000

4.800

Madagascar

12.000

6.000

France

4.900

490

Loire (Orléans à l’estuaire)

1.495

 

 

Les espèces endémiques sont les espèces qui n’existent que dans la région désignée, et nulle part ailleurs. Ces espèces constituent une richesse inimitable par d’autres régions du monde. Parmi celles-ci, une centaine serait en danger. Une ONG répertorie toutes les espèces en danger : l’IUNC. Les espèces en danger sont groupées dans une liste rouge (Red List). Nous avons donc la chance d’avoir des centaines de plantes qui, naturellement, poussent dans notre région.

Il est donc intéressant de se pencher vers ces plantes du Val de Loire pour aider chacun de nous à les conserver ou les introduire dans nos jardins. Vous trouverez ces informations sur le site de l’Office Français de la Biodiversité, l’OFB, notamment sur le site https://ofb.gouv.fr/centre-val-de-loire qui est spécialisé pour le Centre Val de Loire.

Enfin, certaines associations, sensibilisées par ce problème, offrent leurs services pour fournir des plantes. C’est le cas notamment de l’association « Plantons Par Nature ».

Les meilleurs alliés des plantes sont les insectes sans lesquels leur fécondation serait extrêmement faible : le hasard aidant, le vent est loin de faire le travail des insectes qui se sont spécialisés dans ce domaine.